L’ auteur historien qui s’est auparavant penché sur le Catharisme examine ici un courant philosophique et spirituel qui doit son nom au dieu gréco-égyptien Hermès-Thot ( dont on lira en annexe le texte phare : la table d’ Emeraude )
Il concentre son étude sur son application la plus célèbre : l’alchimie qui pénétra l’Occident médiéval autour du XIIe siècle à la faveur des écrits alchimiques arabo-musulmans.
La présentation est claire sans être simpliste , on déplorera juste le peu d’images alors que cet art secret enseignait surtout par ce biais … Par contre une série d’axiomes hermétique en annexe permet de méditer sur le sujet .
Le titre évoque une dualité qui parcours tout l’ouvrage : tout l’ enjeu de la quête étant de réunifier ce qui a été divisé . A la fois philosophie et tradition l’ alchimie est une gnose opérative et spéculative : le travail au creuset n’est pas exclusif du travail sur soi , bien au contraire celui ci est une des conditions sine que non de la transmutation du plomb en or …
La partie la plus convaincante de l’ ouvrage est celle concernant les symboles de cette science spirituelle ( soufre , sel , mercure , phenix , rebis …) : la transformation induite est surtout celle de notre conscience dualiste , la conjonction des opposés et la lecture symbolique du monde est de nos jours une nécessité vitale pour faire face à l’ obscurantisme et au dogmatisme .
Cet ouvrage synthétique et pédagogique constitue une belle introduction à un domaine rendu trop flou par certains exégètes , c’est surtout un appel toujours actuel et pressant à réenchanter le monde …