Ciné monstre

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Aux impressions nouvelles un livre utile sur Ridley Scott cinéaste culte au début de sa carrière puis devenu mineur et contesté par le choix de ses thèmes et la prequel de son chef d’ oeuvre Alien .

Jean Clet Martin revisite sa filmographie sous l »angle pertinent du monstrueux et pose en écho à Gilles Deleuze des questions philosophiques relatives à l’animal et la machine. Il met en avant l’ambiguïté fondamentale du cinéma de Scott qui rend les machines plus humaines et spirituelles que leurs créateurs .

Tous les films de Ridley Scott insistent sur cette faculté héroïque de déborder les limites de l’espèce.: les héros de Scott s’ affranchissent des lois du monde à toutes les époques de l’histoire qu’il aborde : au point de se laisser porter par un désir d’éternité qui trouve dans l’intelligence artificielle des ressources capables de nous transformer. Blade Runner, autant qu’Alien Covenant, confrontent l’homme au « Créateur » concurrencé par d’étranges robots, des cyborgs pour le remplacer.

Scott qui au passage avoue n’ avoir pas lu le livre de K Dick qui inspire Blade Runner ( le film est un contresens total vis à vis du livre ) semble prôner alors un posthumanisme ou un transhumanisme : contrairement à l’ auteur on a du mal après avoir revu les films à considérer que le cinéaste en montre les risques, et les pièges au delà de la condamnation facile d’une civilisation conquise par l’argent : le dernier héros de ses films est un Androïde génocidaire … On ne sens plus d’amour pour l’humanité dans le cinéma de Scott juste le plaisir de montrer sa part sombre en frôlant parfois la caricature ( dans Kingdome of Heaven il ne montre que les Templiers corrompus et non pas l’essence spirituelle de l’ ordre qu’il transfère aux Hospitaliers qui sont de facto des imitateurs à la solde du pouvoir )

Tel Prométhée des temps contemporains Scott nous confronte à notre part sombre mais à force de la contempler finit par s’y noyer et produit à la différence d’un Kubrick un cinéma sans âme ….( cette opinion ne reflète pas celle de l’ auteur du livre qui est plus nuançée)

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