Cinemed 2012

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34éme CINEMED Rétrospective Rossellini

Ma principale re découverte cette année au cinémed a été l’ œuvre de ce cinéaste italien que je ne connaissais qu’ à travers ses films dit « néos réalistes »

J’ ai assisté avec intérêt à le projection de plusieurs de ses films et aux rencontres organisées avec son fils Renzo .

Pour mémoire Roberto es né à Rome en 1906. Il réalise ses premiers films d’amateur avec l’argent de ses parents. En 1944, il fonde clandestinement le Syndicat des Travailleurs du cinéma et entreprend un documentaire sur la Gestapo qui devient Rome ville ouverte, film symbole du néoréalisme (Paisa, Allemagne, année zéro). En 1950, il rencontre Ingrid Bergman avec laquelle il tourne Stromboli, Europe 51, Voyage en Italie. Puis il se passionne pour la télévision naissante et délaisse le cinéma dramatique pour une œuvre télévisuelle plus didactique mais qui conserve sa cohérence, à travers l’itinéraire spirituel qui mène les individus des ténèbres vers la lumière.

Il meurt en 1977, laissant à l’état de projet un film sur K. Marx.

Son fils Renzo témoigne de sa volonté de poursuivre l’ œuvre pédagogique de son père à travers un montage multimédia qu’ il a présenté lors d’une masterclass passionnante .Il décrit Rossellini comme un Utopiste militant pour la paix , l’ égalité homme femme et la culture populaire grâce au média audiovisuel . A travers son œuvre on peu trouver un digest de l’ histoire de l’ Italie et des hérésies . Reste à venir un site internet qui valorise cet œuvre méconnue …

Pour ma part j’ ai redécouvert les films suivants :

Le général della Rovere

Italie – 1959 – 2 h 17 mn – Réalisation : Roberto Rossellini – Scénario : Diego Fabri, Sergio Amidei d’après une nouvelle d’Indro Montanelli – Image : Carlo Carlini – Décor : Piero Zuffi – Montage : Cesare Cavagna, Anna Maria Montanari – Musique : Renzo Rossellini – Interprétation : Vittorio De Sica, Hannes Messemer, Sandra Milo, Vittorio Caprioli, Anne Vernon –

Gênes en 1943, sous l’occupation allemande. Emmanuel Bertone, un quinquagénaire viveur et sans scrupules, fraternise volontiers avec l’occupant. Il vit de menus larcins. En se faisant passer pour le colonel Grimaldi, il extorque de l’argent à des familles crédules, en leur promettant d’intercéder en faveur d’un fils ou d’un mari emprisonné. À la même époque, un chef de la résistance italienne, le général della Rovere, est tué lors d’une tentative de débarquement. Le colonel nazi, dans l’espoir de noyauter la rébellion, décide de tenir sa mort secrète et de faire courir le bruit de son arrestation. Il lui faut un homme de paille qui accepte de se faire passer pour le général. Bertone, qui se trouve à bout de ressources et de compromissions, accepte de jouer le jeu.

Un film récemment restauré où l’on découvre le réalisateur Vittorio de Sica formidable acteur tragi comique . Film touchant sur l’ héroïsme Rossellini ne juge pas ses personnages qui sont assez ambivalents , on touche à la fable universelle sur l’ absurdité de la guerre et la dualité humaine.

Blaise Pascal

Italie/France – 1972 – 2 h 4 mn – Réalisation : Roberto Rossellini – Production : Renzo Rossellini – Scénario : Roberto Rossellini, Marcella Mariani, Luciano Scaffa – Image : Mario Fioretti – Décor : Franco Velchi – Montage : Iolanda Benvenuti – Musique : Mario Nascimbene – Interprétation : Pierre Arditi, Rita Forzano, Giuseppe Addobbati, Christian De Sica –

À seize ans, Blaise Pascal arrive avec sa famille à Rouen où il se consacre à l’étude des mathématiques. Tout en assistant son père, percepteur des impôts en Normandie, il invente la première calculatrice mécanique et se voue ensuite simultanément aux études théologiques et scientifiques et confronte ses opinions à celles d’autres scientifiques. Resté seul après la mort de son père et l’entrée de sa sœur au couvent, Blaise Pascal se met à fréquenter les salons de la haute société…

Un film assez austère à l’image de son héros Pascal génie maladif qui essaye de faire la synthèse entre science et spiritualité . Pierre Arditi est étonnant dans le rôle de ce penseur Janséniste . Rossellini questionne les rapports du dogme et de l’ hérésie et on sent qu’ il penche plutôt vers la deuxième option . Il consacrera d’autres biographies à des penseurs alternatifs tels Socrate et Descarte et ambitionnera de porter un regard « pédagogique » sur la tragédie Humaine . Ce film a été tourné pour le Télé en laquelle Rossellini plaçait beaucoup d’ espoir mais qui a peu fait pour donner suite …

Voyage en Italie

Italie – 1953 – 1 h 29 mn – Réalisation : Roberto Rossellini – Scénario : Roberto Rossellini, Vitaliano Brancati – Image : Enzo Serafin – Décor : Piero Filippone – Montage : Iolanda Benvenuti – Musique : Renzo Rossellini – Interprétation : Ingrid Bergman, Georges Sanders, Maria Mauban, Natalia Ray, Leslie Daniels, Anna Proclemer, Paul Muller, Lyla Rocco, Jackie Frost –
Installé dans une mutuelle et profonde incompréhension, un couple d’Anglais d’âge mûr voyage dans la région de Naples. La femme souffre de n’avoir pas voulu d’enfant et de l’athéisme moqueur de son mari. Confrontés à la nature du lieu ainsi qu’à la découverte des dieux et de leurs mythologies, ils s’interrogent sur eux-mêmes et la réalité de leur amour.

Roberto Rossellini, Voyage déclarait souvent que c’était peut-être celui de ses films auxquels il était le plus attaché : « C’était très important pour moi de montrer l’Italie, déclare-t-il à Truffaut et Rohmer dans un entretien publié dans les Cahiers du cinéma en juillet 1954. Montrer Naples, cette atmosphère étrange à laquelle se trouve mêlé un sentiment très réel, très immédiat, très profond, le sentiment de la vie éternelle. C’est quelque chose qui a complètement disparu du monde. » » Beaucoup de scènes d’extérieur ont été tournées dans le port et les ruelles de la ville, la caméra dissimulée dans un camion, faisant participer les Napolitains à leur insu. On retrouve donc le naturel et la turbulence des Italiens, dont Rossellini disait qu’ils étaient « les meilleurs comédiens du monde »

Voir ce film enfin dans une belle copie restaurée par la Cinémathèque de Bologne, lui restitue, intactes, sa mélancolique et définitive beauté : un parabole sur les rapports entre notre monde actuel et les mythes qui l’ont fondé .

Ou est la liberté ?

Italie – 1952 – 1 h 30 mn – Réalisation : Roberto Rossellini – Production : Carlo Ponti, Dino De Laurentiis – Scénario : Roberto Rossellini, Antonio Pietrangeli – Image : Aldo Tonti, Tonino Delli Colli – Décor : Flavio Mogherini – Montage : Jolanda Benvenuti – Musique : Renzo Rossellini – Interprétation : Totò, Leopoldo Trieste, Vera Molnar, Nyta Dover, Franca Faldini, Giacomo Rondinella, Ugo d’Alessio, Mario Castellani, Vincenzo Talarico –

Après avoir purgé une peine de vingt-cinq ans de prison pour un crime passionnel, le coiffeur Salvatore Loiacono est libéré. Il se retrouve dans un environnement qu’il ne reconnaît plus. Il est aussi confronté aux règles qui régissent une société dont il ne peut plus faire partie et qui ne lui apparaît pas plus humaine que sa cellule de prisonnier.

On retrouve ici avec plaisir Toto dans un rôle burlesque proche de l’univers de Monicelli : la scène du jugement ou il fait sa propre accusation en accusant les stigmates du criminel né est à pleurer de rire . On peut aussi rire jaune cette fois quand on repense au sens profond de ce film dans lequel notre monde apparaît comme une prison dont l’ individu ne peut sortir , même l’ amour humain apparaît comme un faux semblant : nous sommes bien dans la caverne platonicienne et notre héros devenu cynique préfére la vraie prison à l’ illusion de la vérité..

Dans la suite de son œuvre Rossini comme Carné dont il est contemporain se tournera vers une re lectutre du christianisme comme porte de sortie …

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