Jabberwocky : un conte déjanté

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Belle idée que de réediter Jabberwocky, premier film solo de Terry Gilliam qui creuse depuis une voie singulière dans le cinéma entre comédie , mythologie et dystopie.

Le membre de l’emblématique troupe d’humoristes des Monty Python et futur réalisateur de Brazil et L’Armée des 12 singes livre une comédie fantastico-médiévale savoureuse et inventive, inspirée d’un poème de Lewis Carroll inséré dans le premier chapitre de De l’autre côté du miroir,(1871) où une glace est nécessaire à Alice pour parvenir à le lire, car il est imprimé à l’envers…

A la place du DVD Zone 2 non sous titré en français on a désormais une superbe version restaurée 4K supervisée par le BFI National Archive et The Film Foundation,

Le synopsis est celui d’un conte de fée où les archétypes sont fort bouleversés….

À la mort de son père, le jeune Dennis décide de tenter sa chance en ville dans l’espoir de conquérir le cœur de sa dulcinée, Griselda, restée au village. Pendant ce temps, un horrible monstre surnommé Jabberwocky fait régner la terreur, tuant et anéantissant tout sur son passage. Voyant son royaume menacé, le roi Bruno le Contestable promet la main de sa fille à celui qui terrassera la bête…

Mais en fait on une parabole sur les dégâts provoqués par le commerce et la course au profit avec des sous textes très féministes : la princesse est proche du personnage de Don Quichotte que Gillian adaptera plus tard .. Le héros l’est malgré lui et le monstre qu’il combat est très effrayant : symbole du chaos qui vient punir une société conservatrice sans imagination.

L‘humour est encore très imprégné de l’esprit des Monty Python, et la moitié de la troupe a un rôle (plus ou moins) important dans le film.

On apprend beaucoup de choses intéressantes sur la genèse du film dans la section bonus .

Gillian parle de son père charpentier et de l’amour de l’artisanat qu’il lui a transmis : à l’image du père du héros le réalisateur combat l’argent roi. Bien plus il reconnaît l’influence picturale de Bosch et Bruegel qui donne au film un ton à la fois grotesque et parfois effrayant ( pas mal de scènes gores osées pour l’époque ) : Gillian l’a dessiné avec talent en mélangeant un serpent et un dragon dont la peau est une sorte de chaire putréfiée : on découvre avec curiosité ses carnets de croquis dans un bonus de 7 minutes ..

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