Etonnant de commencer l’année avec un nouvel opus d’un avatar de Jean Giraud Moebius (1938 2012) : un belle réédition augmentée de 88 recueil de dessins abstraits paru en 1990 chez Casterman
Le mystérieux Lazlo Parker ( 1912 1989) est l’alias qui habite l’un des carnets dans lesquels Mœbius a pu expérimenter un style inattendu, avec des formes nouvelles et intrigantes, élargissant ainsi
son registre déjà particulièrement vaste : une incartade dans le monde de l’art contemporain à la demande d’une galeriste ( nommée dans la post face qui explicite le processus créatif Boucle Dorée).On entre avec surprise dans le musée imaginaire d’un artiste féru de peinture ( et ce dès sa période de formation aux arts appliqués ) : il dessine le portrait de son alter ego surréaliste qui ouvre l’ art book de plus de 300 pages .
Dans ses entretiens avec Numa Sadoul il dit « être dans sa satisfaction personnelle , égoiste totale.. » mais pourtant ces dessins nous parlent ; on voit un chaos de formes organiques prendre vie sous nos yeux ; les serpents se font organes : la vie semble émerger du chaos …
A plusieurs reprises des poèmes écrits par le dessinateur viennent éclairer ces dessins parfois obscurs tels le haiku de la page 124 : « ciel noir , ciel bleu , ciel rose , dans le silence un oiseau passe et danse » .
Le sous titre de l’ouvrage en forme d’ oxymore ( œuvres monumentales miniatures) est à l’image du process créatif qui semble avoir inspiré l’auteur ( cf la post face page 316 ) ; « des peintures qui si elles exprimaient toutes les émotions violentes au fond de mon coeur n’en avaient pas moins été accomplies dans la plus pure joie et tranquillité d’esprit qui soit .. »
Le format est harmonisée avec celui des précédentes rééditions ( des carnet du Major et de la Faune de Mars ) ; nous avons alors sous nos yeux une nouvelle bibliothèque surréaliste qui se constitue et qui a contribué de faire de la BD et des arts graphiques un 9éme Art presque total ….