Voila une joute en phase avec le monde actuel et la crise du politique : deux avocats s’affrontent, les voix de « deux France » opposées, nantis et délaissés. Une agora passionnée pour un théâtre radical.: ça fonctionne , beaucoup de jeunes dans la salle écoutent et adhérent à cette mise en abime du débat politique résumé en une question piège : l’Etat est il responsable de la crise des banlieues ?
Deux voix s’opposent dans une joute en phase directe avec le monde. Deux avocats défendent des causes ennemies. Pour le premier, l’État est coupable de la situation des banlieues. Mais le second atteste que les citoyens sont responsables de leur condition. Et ça fuse, ça crie. Ça rit, aussi, car il s’agit d’un concours organisé en fin du cursus de l’École de formation du barreau. L’exercice consiste en un affrontement verbal, ludique, éclatant.
Poète humaniste, rappeur, inventeur de langue, Kery James remet en cause son outil, écrit un dialogue.
où lui-même assume le rôle de maître Souleymane. Le comédien Yannik Landrein lui tient tête. Il a travaillé sous la direction de Luc Bondy, John Malkovich ou Nicolas Bouchaud, il revêt la robe de maître Yann.
Leur metteur en scène Jean-Pierre Baro, associé au Centre dramatique national de Sartrouville organise le dialogue dans une agora passionnée, convoque les voix de « deux France » pour les faire entendre, pour y voir plus clair.
À vif restaure un cadre possible du « vivre ensemble » par l’échange de la parole : il met en évidence l’impasse des faux débats en pronant l’échange et une écoute poétique de l’autre et aussi la nécessité d’une pensée paradoxale ….