Dèja auteur de Le Cinéma au bord du monde. Une approche de Stanley Kubrick (Nrf-Gallimard, coll. « L’infini », 2010), Philippe Fraisse enseigne la philosophie et collabore depuis 1999 à la revue Positif. Il s’ attaque ici à un auteur de la trempe de Kubrick dont le cinéma innove avec les genres et les formes : depuis La Balade sauvage jusqu’à Knight of Cups ( pas vu par l’auteur au moment où il écrit ) en passant par Les Moissons du ciel, La Ligne rouge, Le Nouveau Monde, Tree of Life, À la merveille, il nous un imagier bruissant de voix chuchotantes qui invite à la méditation et à une expérience intérieure encore plus expérimentale depuis 1998 ( après 20 ans d’ absence …)
L’ouvrage très utilement agrémenté de photogrammes rend justice à ce cinéaste pas toujours compris de la critique : le texan Malick n’est ni un prédicateur ni un écologiste , son cinéma n’est pas religieux mais spirituel .Les images qu’il nous propose ne sont pas des tableaux édifiants mais des images-perceptions qui filtrent avec le cinéma expérimental ( voir Lumia de Wilfred dans Tree of life ) : les voix off et la musique classique où plus moderne font surgir les états d’âmes de ses héros oridianires en quête de leur âme …Fraisse relie le réalisateur à un courant ésotérique proche de la gnose ( bien qu’il dit ne pas partager cette sensibilité ) en citant des auteurs comme Cioran , Dante , Corbin , Blake …Il le confronte aussi à des peintres ( Hooper , Wyeth Cole ) et des réalisateurs ( Tarkowsky , Kubrick , Penn, Murnau , Stevens , Laughton …) ..En ressort un beau portrait en creux de l’ auteur et du réalisateur ( qui ne s’exprime jamais dans les médias ) son cinéma comme les miniatures persanes est bel et bien une invitation à la médiation et à la réformation de nos vies …
http://www.rougeprofond.com/LIVRES/RACCORDS/malick/index.html