Cathares : l’expérience intérieure

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/Voilà un curieux film qui comble un manque dans la production ciné nationale : hormis une série Tv(Les Cathares de Stellio Lorenzi en 1966) et un film mystique deSerge de Poligny en 1945 ( La Fiançée des Ténèbres) la tragédie des bonhommes avait peu inspiré nos cinéastes.

Le réalisateurFredy Mouchard n’ a pu trouver de producteur et s’est lancé dans une trilogie qui a commençé avec Compostelle et va s’ achever avec un film sur la guérison ( actuellement en montage) 

Voilà l’argument du long métrage : Guillaume cadre en pleine crise existentielle prend le large et vient se balader du côté de Montségur , il commence à chercher à comprendre ce qui s’est passé dans cette région des Pyrénées au XIIIe siècle lors des croisades contre les Cathares. Au fur et mesure des visites de châteaux, des lectures, des randonnées dans les montagnes, les mémoires du moyen âge se réactivent. Plusieurs espaces temps s’ouvre simultanément. De retour à Paris, l’appel se renouvelle, Guillaume est submergé par les images du passé. Il décide de repartir de nouveau en Ariège pour essayer de sortir de son mal être. Au fil des quatre saisons, en immersion dans les montagnes, loin du monde des hommes, il emprunte les sentiers qui le conduisent à se découvrir avec l’aide bienveillante de ses hôtes locaux Jean et Martine.

Le scénario est on le ressent ( et c’est confirmé dans les discussions post projection) le résultat d’une quête personnelle au-delà des dogmes religieux et récupération mystiques du catharisme : tout comme son protagoniste ( qui n’est pas lui ) l’auteur questionne la question des mémoires : pourquoi sommes nous attirés ou repoussés par tel ou tel sujet ? 

La réponse est surprenante et nous amène à nous questionner sur notre généalogie et nos vies passées ( point crucial de la « philosophie cathare »).

Au niveau formel c’est bien du cinéma et pas juste des images : un bon sens du montage qui alterne passé et présent avec des reconstitutions d’époques réussies et un format qui évoque parfois le docu fiction. Les acteurs sont bien impliqués dans le film et leurs dialogues sont essentiels pour la progression du protagoniste qui se nourrit des échanges parfois un peu trop longs.

On pourrait s’interroger sur le biais qu’à le film de ne froisser personne en mettant en sous texte l’aspect gnostique du catharisme et en sur exposant son lien avec la nature ( pour les cathares notre nature n’est pas divine il y a deux ordres de nature et le monde est géré par un démiurge à la fois bon et mauvais ).mais on reconnaît la sincérité de l’auteur qui nous donne ici une belle profession de fois qui bien que parfois un peu trop verbeuse finit par nous toucher au plus profond .

Une belle occasion de redécouvrir le catharisme et aussi un appel à creuser plus loin … pas seulement dans les livre mais aussi en nous ….

sortie nationale le mercredi 10 avril 2024

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