/Un somptueux Western oublié ressort de l’ombre : variation habile sur Cain et Abel : deux frères sudistes suivent des chemins divergents de retour de la guerre civile contre le Nord.

La guerre de Sécession terminée, les frères Dan et Neal Hammond, qui ont combattu dans les rangs sudistes, rentrent chez eux au Texas dans l’espoir de reprendre le cours normal de leur vie. Tandis que le cadet, Neal, envisage de travailler la terre du ranch familial avant de porter l’étoile de shérif, Dan ne cache pas son intention de faire fortune au plus vite. Battu au poker puis humilié en public par Cord Hardin, l’homme le plus riche de la région, il quitte la ville pour former une bande de voleurs d’un bétail qu’il revend à un général mexicain. Toujours plus avide, il entreprend désormais de spolier des petits propriétaires de leur domaine…

La force du film est dans les ambivalences des personnages tant masculins que féminins : le anti héros joué par Robert Ryan est avant tout un homme blessé qui veut une revanche sur son destin qui l’assigne à une terne vie de vacher. Notons aussi un premier rôle féminin fort ambigu tenu par la belle et envoutante Julie Adams présente dans de nombreux westerns importants (Le Déserteur de Fort Alamo, Les Affameurs, Le Shérif aux mains rouges),, mais elle connut son heure de gloire dans le fantastique avec L’Étrange créature du lac noir.


Le réalisateur nous donne une image désabusée de la civilisation Américaine bâtie sur un capitalisme aveugle et amoral.

On retrouve avec plaisir le passeur cinéphile Bertrand Tavernier qui fait le portrait du réalisateur et dialogue avec lui sur sa carrière chaotique et passionnée qui va le conduire en prison.

Un documentaire très complet nous permet de nous rappeler l’importance de Bud Boetticher dans l’histoire du western et sa passion obsessionnelle pour la corrida.

https://sidoniscalysta.com/western-de-legende/63-le-traitre-du-texas-ae.html