/Une fois n’est pas coutume, l’équipe de Tout neuf était en direct au 51e Festival International de la BD d’Angoulême : on oublie un peu les rubriques habituelles pour se concentrer sur les auteurs avec un focus spécial sur l’Asie, de plus en plus présente au FIBD comme sur le marché en France. Aux côtés de nos correspondants présents sur le Festival, une rencontre avec des pointures : Thierry Smolderen, le Prix Goscinny, prof à l’EESI, l’école de BD d’Angoulême, Olivier Schwartz, le dessinateur de Spirou, Jean-Luc Fromental, scénariste et éditeur du Grand Prix d’Angoulême 2024 : Posy Simmonds et, entre autres talents actuels comme Jean-Luc Loyer et Xavier Betaucourt, la dessinatrice d’origine sud-coréenne Silki.
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Le dessous des bulles :
Une rencontre avec le scénariste professeur à l’Ecole Européenne Supérieure de l’Image (EESI) et Prix Goscinny Thierry Smolderen pour son exposition organisée par la Fondation Goscinny : « Le scénario est un bricolage », à voir à la Cité de la BD (Vaisseau Moebius) jusqu’au 5 Mai 2024.
L’auteur, bruxellois d’origine avant de venir enseigner à Angoulême, s’est illustré dans toutes les formes du récit de genre, depuis sa première collaboration en 1984 avec la dessinatrice Séraphine, pour la série Hybrides (Temps Futurs, puis Glénat), jusqu’à Cauchemars ex machina dessiné par Jorge Gonzalez (Dargaud) paru en 2022, dans lequel il revisite les codes du polar. Il s’est aussi essayé à la science-fiction, au feuilleton d’aventures, au récit d’espionnage…, mais également au récit biographique en mettant en abîme la vie et l’œuvre du créateur de Little Nemo (Winsor McCay, Delcourt, quatre tomes entre 2000 et 2006, dessin de Jean-Philippe Bramanti), sans compter ses livres historiques et théoriques sur la bande dessinée. Une rencontre éclairante dans laquelle il raconte son rapport au Festival d’Angoulême.
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Rencontres d’auteurs
Silki, autrice d’origine sud-coréenne qui a étudié deux ans à Angoulême et qui a décidé de rester « grâce à Sempé », nous parle de son parcours et de ce qui l’a amenée à publier son autobiographie à L’Association, un label qu’elle adore.
Arrivée en France en 2016 après plusieurs années d’études en Inde, l’autrice évoque de façon cocasse les écarts culturels auxquels elle fait face, les difficultés relationnelles rencontrées ainsi que les émotions qui la traversent.
/Jean Luc Loyer (dessinateur ) et Xavier Betaucourt (scénariste), auteurs locaux d’Anoulême, évoquent leur roman graphique Les Âmes fendues (Editions Steinkis), qui est une enquête au sein d’un hôpital psychiatrique de Charente avec de sensibles portraits de patients et soignants.
/Olivier Schwartz nous parle de sa reprise de Spirou chez Dupuis : le groom n’est pas encore mort ! L’histoire est un clin d’oeil à la série : à l’approche du centenaire des Éditions Dupuis, Spirou et Fantasio ont disparu de la surface de la Terre pour se retrouver dans la cité sous-marine de Korallion, qu’ils avaient déjà visitée lors d’une précédente et mythique aventure de Franquin : Spirou et les Hommes-Bulles… La suite est actuellement prépubliée dans le journal de Spirou.
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Dans le radar des libraires
Un libraire de Mangakat, la librairie Manga d’Angoulême, parle de The Summer Ikari Died de Mokumukuren (Ed. Pika), un seinen prépublié dans le magazine en ligne Young Ace Up depuis août 2021 : Hikaru et Yoshiki sont deux amis d’enfance qui ont grandi ensemble dans un hameau reculé. Mais un jour, les doutes qu’éprouvait Yoshiki depuis quelque temps se confirment : depuis sa disparition en forêt, six mois plus tôt, Hikaru a été remplacé par… « autre chose ».
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Ping Lu Wu, coordinatrice sur pavillon tawaïnais au FIBD, à propos de la célèbre série Le Fils de Taïwan, scénarisé par Yu Pei-Yun et Zhou Jian-Xin (Ed. Kana), en lice pour le Prix Émile Guimet de la littérature asiatique, et éditrice BD, nous parle du manga à Taiwan.
Cette année, avec le slogan « Île de la créativité » pour thème, le Pavillon Taïwan a présenté toute une variété de bédéistes locaux, issus de différentes générations. Le visuel a été réalisé par Evergreen Yeh, l’auteur de Chroniques de l’île de l’éphémère(éditions Nazca) : un hommage à la diversité des auteurs taïwanais, suffisamment courageux pour prendre la mer et partir explorer le monde.
/L’éditeur et scénariste Jean Luc Fromental revient sur l’œuvre du Grand Prix d’Angoulême 2024 Posy Simmonds. À 78 ans, l’autrice britannique devient la cinquième femme, depuis 1974 et la création du festival, à être récompensée pour l’ensemble de son œuvre par le Prix de la ville d’Angoulême. La dessinatrice succède à Riad Sattouf, lauréat en 2023 : c’est une des première autrices publiées par Denoël Graphic : son expo rétrospective est toujours visible à la Bibliothèque du Centre Pompidou à Paris, jusqu’au 1er avril 2024.
/Pour finir, on vous parle de quelques prix décernés au cours du FIBD dont le fameux Prix Tournesol.