Cannes 2023 en mode Rebelle

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Riche édition avec des films dans l’air du temps ou il est souvent question de sexe et de mort comme le montrait Godard dans ses histoires du Cinéma , Cannes Classique lui rend ce qu’il lui doit avec un hommages documentaire , un montage de ses carnets de collage pour son dernier projet «  Drôles de Guerre » et la restauration du Mépris ressorti le 24 mai.

Le cinéma est en bonne forme même si l’exception culturelle est remise en cause par un rapport sénatorial qui parle de secteur trop gaté et de la nécessaire «  rentabilité » des œuvres , Justine Triet

Palme d’or n’a pas manqué de fustiger la politique gouvernementale lors de la réception de son prix pour «  Anatomie d’une chute » qui revisite le film de procès et la crise d’un couple 

Sandra, Samuel et leur fils malvoyant de 11 ans, Daniel, vivent depuis un an loin de tout, à la montagne.
Un jour, Samuel est retrouvé mort au pied de leur maison. Une enquête pour mort suspecte est ouverte. Sandra est bientôt inculpée malgré le doute : suicide ou homicide ? Un an plus tard, Daniel assiste au procès de sa mère, véritable dissection du couple.
Durée : 151 minutes Date de sortie : 23.08.2023 

Déclin questionné dans un doc hors compétition tourné pendant le Festival 2022 

« Le cinema est-il un langage en train de se perdre, un art qui va mourir ? » : Wim Wenders posait cette question à seize de ses collègues réalisateurs dans Chambre 666 en 1982. Quarante ans plus tard, en 2022, Lubna Playoust utilise le même dispositif pour poser la même question à 30 cinéastes contemporains présents à Cannes cette année-là, de Wim Wenders lui-même à James Gray, de Rebecca Zlotowski à Claire Denis, d’Olivier Assayas à Nadav Lapid à Asghar Farhadi à Alice Rohrwacher…

Wim Wenders palmé en 1984 pour «  Paris Texas » est très pessimiste en dénonçant la potentielle dictature du numérique : il revient en compétition avec «  Perfect Days » qui a obtenu le prix du Jury Oecuménique tandis que son interprète Kōji YAKUSHO reçoit le prix d’interprétation masculine : le film sortira en novembre : Hirayama travaille à l’entretien des toilettes publiques de Tokyo. Il s’épanouit dans une vie simple, et un quotidien très structuré. Il entretient une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier. Son passé va ressurgir au gré de rencontres inattendues. Une réflexion émouvante et poétique sur la recherche de la beauté dans le quotidien.

En voyant certains films on a envie de dire que non le langage du cinéma nous parle encore 

Mentionnons le Grand Prix qui nous a laissé perplexe « the Zone of Intrest » de Jonathan Glazer qui a choisi la radicalité par une mise en scène avec un cadrage formel très large qui ne permet pas de distinguer les traits du visage des bourreaux Nazis qui gérent Auschwitz : le commandant d’Auschwitz, Rudolf Höss, et sa femme Hedwig s’efforcent de construire une vie de rêve pour leur famille dans une maison avec jardin à côté du camp qui restera hors champ mais dont l’horreur sera évoqué par la musique de la compositrice Mica Levi.

Martin Amis, à l’origine du livre ici adapté est décédé le lendemain de la présentation de The Zone of Interest à Cannes. Un travail de mémoire utile certes mais dont la forme va faire débat ….

Le court métrage est à l’honneur au marché du film : la short film corner propose une banque de donnée de courts alors que l’ Agence du Court métrage fête ses 40 ans ( entretien avec sa déléguée génèrale Amélie Chatelain) ) 

La palme d’or du Court consacre un film d’animation : 27 de Flora Anna Buda trip halluciné sur une jeune femme paumée ( Alice a 27 ans aujourd’hui. Même si elle étouffe un peu, elle vit toujours chez ses parents et a tendance à vivre dans ses rêves pour échapper à son morne quotidien. Après une fête psychédélique sur un toit d’usine, elle a un grave accident de vélo en état d’ébriété.

On a pu voir en séance de presse et au cinéma de la plage le long métrage d’animation Mars Express de Jeremy Perrin bel essai pas totalement abouti de mettre en image l’univers de PK Dick :Aline Ruby, détective privée obstinée, et Carlos Rivera, réplique androïde de son partenaire décédé voici cinq ans, se lancent dans une course contre-la-montre à travers Mars. Ils doivent retrouver Jon Chow, simple étudiante en cybernétique en fuite, avant que les mercenaires assassins qui sont à ses trousses ne l’abattent. Pas évident ( et un peu tordu ) de vouloir nous faire ressentir de l’empathie pour des machines ….

Autre séction pour découvir le cinèma de demain : la cinéfondation créée en 1998 à l’initiative de Gilles Jacob, la Cinéfondation, « tête chercheuse » du Fesival 

Premier prix à la danoise Marlene Emilie LYNGSTAD pour Novergian Offspring 

Un homme obsédé par des théories sur la répression de la sexualité masculine dans les sociétés modernes a rompu le contact avec sa mère. Quand celle-ci décède, il commence à avoir envie d’une descendance.

Pour les premiers longs le Festival a crée la Caméra d’Or en 1978 le meilleur premier long métrage 

le jury présidé par Anais de Moustier a consacré cette année parmi toutes les sections du festival, exceptée l’ACID. : un film de la Quinzaine des réalisateurs l’ Arbre aux papillons d’or de Thien An Pham réalisateur et scénariste vietnamien : Thien doit accompagner la dépouille de sa belle-sœur vers le village familial, avec son neveu de 5 ans. Dans l’arrière-pays l’attendent les spectres de sa propre jeunesse, de son frère, parti refaire sa vie on ne sait où, de la guerre aussi. Voilà un pèlerinage dans le Vietnam rural et sa méconnue minorité chrétienne, aux accents mystiques. Comment encore avoir la foi ? Comment encore croire ? En Dieu peut-être, mais avant tout à la beauté sensible de l’ici-bas. 

Notre coup de coeur premier film va pour un fois à un film de la sélection officielle : un film Franco Sénègalais Malien qui donne une dimension mythique et gnostique à une histoired’amour :

Ramata-Toulaye SY nous ébloui avec son sens du cadrage et de l’éclairage avec Banel et Adama qui vivent dans un village éloigné au Nord du Sénégal. Du monde, ils ne connaissent que ça, en dehors, rien n’existe. Mais l’amour absolu qui les unit va se heurter aux conventions de la communauté. Car là où ils vivent, il n’y a pas de place pour les passions, et encore moins pour le chaos.

Le Palmarés fait place nette pour les nouveaux cinéastes hormis AkI Kaurismaki qui reçoit le grand prix pour les Feuilles mortes dernier opus sur l’amour en milieu ouvrier commencé il y a plus de dix ans : un film poétique dans la lignée de Tati et Roy Anderson : Deux âmes errantes et solitaires (Alma Pöysti et Jussi Vatanen) rêvent l’amour de leur vie : leur rencontre puissante et fortuite dans la nuit d’Helsinki se trouve contrariée par l’alcoolisme de l’homme, des coordonnées perdues, et la vie en général, douée pour poser des obstacles à ceux qui aspirent au bonheur. 

Mention spéciale pour le dernier Wes Anderson oublié du palmarés : Astéroid City avec pléthore de stars qui a donné lieu à une des plus belle montée des marches du festival ( Rupert Friend, Aimee Mullins, Maya Hawke, Jeffrey Wright, Wes Anderson, Adrien Brody, Tom Hanks, Scarlett Johansson, Damien Bonnard, Hope Davis, Bryan Cranston, Matt Dillon, Steve Carell, Fisher Stevens, Stephen Park. ) une splendeur formelle qui met en abime la création ( théathrale) dans un monde en proie au chaos : Asteroid City est une ville minuscule, en plein désert, dans le sud-ouest des États-Unis. Nous sommes en 1955. Le site est surtout célèbre pour son gigantesque cratère de météorite et son observatoire astronomique à proximité. Ce week-end, les militaires et les astronomes accueillent cinq enfants surdoués, distingués pour leurs créations scientifiques, afin qu’ils présentent leurs inventions. À quelques kilomètres de là, par-delà les collines, on aperçoit des champignons atomiques provoqués par des essais nucléaires. 

A voir en salle le 21 Juin 

Enfin le documentaire peu présent dans la sélection officielle a été mis à l’honneur par deux prix : celui de l’Oeil d’Or et de la Citoyenneté ( association clap citizen Cannes cf entretien avec son président Nabil Ayouch et une de ses fondatrices Lyne Toubiane ) : un docu fiction de Kaouther BEN HANIA : les Filles d’Olfa La vie d’Olfa, Tunisienne et mère de 4 filles, oscille entre ombre et lumière. : ses deux filles aînées disparaissent.Pour combler leur absence, la réalisatrice Kaouther Ben Hania convoque des actrices professionnelles et met en place un dispositif de cinéma hors du commun afin de lever le voile sur l’histoire d’Olfa et ses filles.
Un voyage intime fait d’espoir, de rébellion, de violence, de transmission et de sororité qui va questionner le fondement même de nos sociétés.

Au final une riche année ou le festival retrouve sa fréquentation d’avant le Covid avec par plus de 14 000 accrédités au marché du film , plus de 120 pays représentés dont l’Asie en force 

à tel point que ce sont les Coréens qui sauvent le film du réalisateur joué par Nanni Morreti dans vers un Avenir Radieux reparti sans prix mais dont nous espérons comme le réalisateur Italien que le titre soit un prophétie auto réalisatrice pour le cinéma mondial …

L’affiche officielle de la 76e édition du Festival de Cannes a été réalisée à partir d’une photo de Jack Garofalo sur le tournage de La Chamade, un film réalisé par Alain Cavalier avec Catherine Deneuve, Michel Piccoli et Roger van Hool.

Côte d’Azur, 1er juin 1968. 

La comédienne Catherine Deneuve est sur la plage de Pampelonne, près de Saint-Tropez, pour le tournage de La Chamade d’Alain Cavalier, adapté du roman de Françoise Sagan. 

Elle interprète Lucile qui mène une vie mondaine et superficielle, teintée de facilité et de goût du luxe. Son cœur bat frénétiquement, précipitamment, passionnément. 

Comme celui de l’amour du cinéma que le Festival de Cannes célèbre chaque année : on entend résonner partout ses pulsations vivantes et habitées. 

Le cœur du 7e Art, de ses artistes, de ses professionnels, de ses amateurs, de la presse bat la chamade, au rythme de l’urgence qu’impose son éternité. 

Elle est muse de Jacques Demy à Agnès Varda ou Luis Buñuel, de François Truffaut à Marco Ferreri ou Manoel de Oliveira, d’André Téchiné à Emmanuelle Bercot ou Arnaud Desplechin. 

Depuis plus de 60 ans, la plus grande star française n’a jamais cessé de tourner, de se réinventer, d’expérimenter, d’oser les contre-emplois ou les premiers films. 

Une icône qui ne s’est jamais figée et rend son art vivant. Deneuve incarne à sa manière la richesse du cinéma que le Festival veut défendre : films d’auteurs mais aussi films populaires de qualité. 

premier festival sous la présidence de Iris Knobloch. préside le groupe Warner Bros France pendant quinze ans puis WarnerMedia France, Benelux, Allemagne, Autriche et Suisse à partir de 2020 annonce l’inauguration du festival par un grand bal au Carlton rénové

DG Thierry Frémaux ( relire Selection Officielle en poche VA)

4 mai 2023, le jury de la compétition officielle est dévoilé. Présidé par Ruben Östlund, son jury est composé de l’actrice Brie Larson ; des réalisatrices Julia DucournauRungano Nyoni et Maryam Touzani ; des acteurs Paul Dano et Denis Ménochet ; et des réalisateurs Atiq Rahimi et Damián Szifron

Le Festival, qui voit cette année l’Italie représentée par trois films en compétition — Vers un avenir radieux de Nanni MorettiLa Chimère d’Alice Rohrwacher et L’Enlèvement de Marco Bellocchio — a pour marraine Chiara Mastroianniqui ouvrira et clôturera la cérémonie

La compétition compte sept réalisatrices,sur 19 films en compétition un record : Alice RohrwacherJustine TrietCatherine BreillatJessica HausnerKaouther Ben HaniaRamata-Toulaye Sy et Catherine Corsini. La manifestation est encore loin de la parité demandée par le Collectif 50/50

Pour le collectif 50/50, la présence du film Le Retour de la réalisatrice Catherine Corsini, alors que le procureur de la République est saisi d’allégations d’agressions sexuelles sur le tournage du film

Cocktail avec des cinéastes reconnus l’Américain Wes Anderson au Britannique Ken Loach en passant par la Française Catherine Breillat 

Surprenant retour de WW

« Perfect Days » de Win Wenders

Également présent hors compétition avec un documentaire sur le plasticien Anselm Kiefer, Win Wenders (Les Ailes du DésirParis, TexasBuena Vista Social Club) promet de surprendre avec un film sur « l’idéal des toilettes publiques japonaises ».

Cloture

Les studios d’Animation Pixar sont de retour au Festival de Cannes le 27 mai prochain pour la présentation en avant-première mondiale de leur nouveau long métrage Élémentaire. Présenté Hors Compétition, le film sortira en salles le 16 juin aux États-Unis et le 21 juin en France.Élémentaire est le quatrième long métrage des studios d’Animation Pixar à être présenté en Sélection officielle, après Là-Haut,Vice-Versa et Soul.

Pour donner vie aux personnages qui peuplent l’incroyable ville d’Element City, Disney a fait appel aux comédiens Adèle Exarchopoulos et Vincent Lacoste pour prêter leurs voix aux personnages de Flam et Flack dans la version française. 

Dans la ville d’Element City, le feu, l’eau, la terre et l’air vivent dans la plus parfaite harmonie. C’est ici que résident Flam, une jeune femme intrépide et vive d’esprit, au caractère bien trempé, et Flack, un garçon sentimental et amusant, plutôt suiveur dans l’âme. L’amitié qu’ils se portent remet en question les croyances de Flam sur le monde dans lequel ils vivent…

GRANDES STARS

– Le Festival de Cannes se réjouit d’accueillir Martin Scorsese en mai prochain sur la Croisette, pour monter les marches du Palais des Festivals aux côtés de Leonardo DiCaprio, Robert De Niro, Lily Gladstone, Jesse Plemons, Cara Jade Myers, JaNae Collins, Jillian Dion, Tantoo Cardinal ainsi que d’autres membres de la distribution et de l’équipe de Killers of the Flower Moon.

Le film sera présenté le samedi 20 mai dans le Grand Théâtre Lumière.

Inspiré du best-seller de David Grann et écrit par Eric Roth et Martin Scorsese, Killers of the Flower Moon se déroule en Oklahoma dans les années 20 et retrace les meurtres en série dont ont été victimes les membres de la communauté Osage, qui s’était enrichie grâce au pétrole présent sous ses terres. Cette série de crimes violents est aujourd’hui connue sous le nom de « Règne de la Terreur ».

Réalisateur, scénariste, acteur et producteur, Martin Scorsese a dédié sa vie au 7e Art et le Festival de Cannes l’a accompagné à de nombreuses occasions. Il reçoit la Palme d’or en 1976 avec Taxi Driver, présenté en Compétition. Il revient ensuite régulièrement en Sélection officielle et remporte le Prix de la mise en scène pour After Hours, 10 ans après le sacre de Taxi Driver.

Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese, un film Apple Originals, sortira en salles, en partenariat avec Paramount Pictures, le 20 octobre 2023 aux États-Unis à la suite d’une sortie limitée le 6 octobre 2023. En France, le film sortira en salles le 18 octobre 2023. Killers of the Flower Moon sera ensuite disponible dans le monde entier sur Apple TV+. 

– C’est sur l’emblématique musique de John Williams que James Mangold et Harrison Ford monteront les Marches du Palais des Festivals le 18 mai prochain aux côtés de Phoebe Waller-Bridge, Antonio Banderas, John Rhys-Davies, Toby Jones, Boyd Holbrook, Ethann Isidore et Mads Mikkelsen. Un événement qui marquera le retour tant attendu du célèbre aventurier en Sélection officielle.

Tout droit sorti de l’imaginaire de George Lucas, c’est en 1981 que Les Aventuriers de l’Arche perdue, le premier volet de la saga, est révélé au monde, sous la direction de Steven Spielberg. Les aventures d’Indiana Jones entrent alors dans le cœur de millions de passionnés qui le suivront sur quatre décennies.

Incarnation de l’Amérique héroïque, Harrison Ford a interprété quelques-uns des rôles les plus emblématiques du cinéma américain dont Han Solo pour George Lucas dans Star Wars IVV, et VI, et Rick Deckard dans Blade Runner (1982) de Ridley Scott et Blade Runner 2049 (2017) de Denis Villeneuve.

 En 2023, James Mangold le dirige pour incarner à nouveau l’archéologue au chapeau et au fouet. Le réalisateur et scénariste américain est de retour à Cannes, 28 ans après son premier film, Heavy. Il réalise ensuite, entre autres, Coplanden 1997, le biopic sur Johnny Cash, Walk the Line en 2005 avec Joaquin Phoenix et Reese Witherspoon, qui a reçu l’Oscar de la meilleure actrice, mais également 3h10 pour Yuma en 2007 et Le Mans 66 en 2019.

Indiana Jones et le Cadran de la Destinée sortira en salles le 28 juin 2023 en France et le 30 juin 2023 aux États-Unis.

Strange Way of Life de Pedro Almodóvar sera projeté en Sélection officielle et en avant-première mondiale, en présence du réalisateur et des deux comédiens principaux Ethan Hawke et Pedro Pascal. Western tourné dans le sud de l’Espagne, ce court métrage est la deuxième expérience du cinéaste en langue anglaise, après La Voix Humaine réalisé en 2020.

« L’étrange façon de vivre à laquelle fait référence le titre, fait allusion au célèbre fado d’Amalia Rodrigues, dont les paroles suggèrent qu’il n’y a pas d’existence plus étrange que celle que l’on vit en tournant le dos à ses propres désirs. »

 La projection du film sera suivie d’une rencontre avec Pedro Almodóvar et l’équipe du film.

CANNES CLASSIQUES

RESTAURATIONS EN AVANT-PREMIÈRE
Parce que le rapport du cinéma contemporain à sa propre mémoire était sur le point d’être bouleversé par l’apparition du numérique, parce que le Festival de Cannes doit aussi enchanter le cinéma du passé, le Festival de Cannes a créé en 2004 Cannes Classics, pour présenter des films anciens dans des copies restaurées. Devenu partie aussi naturelle qu’essentielle de la Sélection officielle, idée reprise par les festivals internationaux, Cannes Classics est aussi une façon de rendre hommage au travail de fond effectué désormais par les ayant-droits, les cinémathèques, les sociétés de production ou les archives nationales à travers le monde. Ainsi, Cannes Classics met le prestige du Festival de Cannes au service du cinéma retrouvé, accompagnant la sortie en salles ou en DVD des grandes œuvres du passé.
Mississipi Blues
Bertrand Tavernier &  Robert Parrish 
1983, 1h47, France
Une présentation d’Orange Studio. Restauration 4K réalisée à partir du négatif original 35mm du film par L’Image Retrouvée-Eclair Classics avec travail de conformation au montage négatif. 
En présence de Kristina Zimmermann, directrice générale d’Orange Studio. 
L’Amour fou
Jacques Rivette 
1967, 4h14, France
Une présentation des films du losange. Le négatif 35mm ayant brulé dans l’incendie survenu au laboratoire GTC en 1973, cette restauration est réalisée grâce à des éléments de sources diverses conservées aux Archives du Film et dans les stocks d’Eclair Préservation. Le film a été reconstitué conformément à sa version originelle à l’aide d’un marron incomplet, d’un contretype complet et de rushs 16mm incomplets. 
Film restauré en 4K par Véronique Manniez-Rivette et les films du Veilleur, avec le soutien du CNC, par le laboratoire Hiventy à Boulogne Billancourt, et sous la supervision de Caroline Champetier, AFC. 
En présence de Bulle Ogier et Jean-Pierre Kalfon.
100 Years of Warner Bros. (100 Ans de Warner Bros.)
Leslie Iwerks 2h, États-Unis
Une production Warner Bros. Unscripted Television en association avec Warner Horizon et Iwerks & Co. 
100 Ans de Warner Bros. jette un regard historique sur l’héritage extraordinaire de l’un des plus grands studios américains. 
Ce documentaire explore l’origine, l’évolution et la longévité du studio Warner Bros. – d’une affaire de famille à un géant mondial – à l’occasion de son 100e anniversaire en 2023. Mettant en scène des cinéastes, des acteurs et des dirigeants de légende qui ont créé certaines des histoires les plus marquantes, 100 Ans de Warner Bros. raconte l’histoire de la passion et de l’innovation, et propose un voyage dans les coulisses de      « ce dont les rêves sont faits ».
À L’OCCASION DE L’HOMMAGE RENDU PAR LE FESTIVAL DE CANNES À MICHAEL DOUGLAS
Michael Douglas est l’invité d’honneur de la cérémonie d’ouverture. Pour compléter l’hommage qui lui est rendu, un documentaire inédit d’Amine Mestari, produit par Folamour et diffusé prochainement sur Arte sera exceptionnellement visible pendant deux jours sur le site du Festival, du dimanche 14 mai à 18h au mardi 16 mai à 18h.
Michael Douglas, le fils prodige (Michael Douglas, The Prodigal Son)
Amine Mestari   52′, France

Trois fois Godard et l’ultime fois en majesté : le cinéaste célébré avec la présentation en exclusivité mondiale de son dernier film, d’un nouveau documentaire qui lui est consacré et de la restauration 4K d’un de ses chefs-d’œuvre les plus célèbres.LE MEPRIS

Godard par Godard (Godard by Godard)
Écrit par Frédéric Bonnaud et réalisé par Florence Platarets 1h, France
Une production Ex Nihilo, avec la participation de France Télévisions et du CNC. 
Godard par Godard est un autoportrait tout en archives de Jean-Luc Godard. Il retrace le parcours unique et inouï, fait de brusques décrochages et de retours fracassants, d’un cinéaste qui ne se retourne jamais sur son passé, ne fait jamais deux fois le même film, et poursuit inlassablement ses recherches, dans une diversité d’inspiration proprement inépuisable. A travers les mots, le regard et l’œuvre de Godard, le film raconte une vie de cinéma ; celle d’un homme qui exigera toujours beaucoup de lui-même et de son art, jusqu’à se confondre avec lui.  
En présence de Florence Platarets et Frédéric Bonnaud. 
Film annonce du film qui n’existera jamais : « Drôles de Guerres »
Jean-Luc Godard 20′, France / Suisse 
Une production Saint Laurent by Anthony Vaccarello et Vixens, en coproduction avec L’Atelier. 
Jean-Luc Godard transformait souvent ses synopsis en programmes esthétiques. Drôles de guerres procède de cette tradition, et restera comme l’ultime geste de cinéma, qu’il accompagne du texte suivant : « Ne plus faire confiance aux milliards de diktats de l’alphabet pour redonner leur liberté aux incessantes métamorphoses et métaphores d’un vrai langage en re-tournant sur les lieux de tournages passés, tout en tenant conte des temps actuels. » 
En présence de Fabrice Aragno.
Chambre 999 (Room 999)
Lubna Playoust  1h25, France
Une production MK Productions. 
« Le cinéma est-il un langage en train de se perdre, un art qui va  mourir ? » : Wim Wenders posait cette question à seize de ses collègues réalisateurs dans Chambre 666 en 1982. Quarante ans plus tard, en 2022, Lubna Playoust utilise le même dispositif pour poser la même question à 30 cinéastes contemporains présents à Cannes cette année-là, de Wim Wenders lui-même à James Gray, de Rebecca Zlotowski à Claire Denis, d’Olivier Assayas à Nadav Lapid à Asghar Farhadi à Alice Rohrwacher… 
En présence de Lubna Playoust, de Wim Wenders et de quelques-uns des cinéastes présents dans le film. 
PRÉSENCE DE LIV ULLMANN
Actrice et réalisatrice, souvent venue en Sélection officielle, Présidente du Jury en 2001, Liv Ullmann sera présente pour cette 76e édition à l’occasion d’un documentaire dans lequel elle se livre sur sa carrière, sa vie et ses engagements.
CÉLÉBRATION D’OZU (1903-1963)
C’est à Cannes Classics qu’est lancée la célébration d’Ozu, né en 1903, mort en 1963. La deuxième partie de l’année sera placée sous le signe du réalisateur japonais avec la ressortie de deux restaurations inédites, présentées ici en avant-première mondiale.

CINEMA DE LA PLAGE 

Avant-première mondiale !Flo
Géraldine Danon   2023, 2h11, France
 Une présentation de Metropolitan. En avant-première sur la Plage, sur « la petite fiancée de l’Atlantique », qui connut son apogée avec sa victoire de la Route du Rhum en 1990. Un film-événement sur la grande navigatrice Florence Arthaud. 
En présence de Géraldine Danon, Stéphane Caillard, Samuel Jouy, Pierre Deladonchamps et Alexis Michalik.

QUINZAINE DES CINEASTES 55ÉME ed du 17 au 26

Créée en 1969 par la SRF (Société des réalisatrices et réalisateurs de films), la Quinzaine des Cinéastes est une sélection parallèle du Festival de Cannes qui a pour vocation de faire découvrir un large spectre de films, afin de mettre en valeur les pratiques les plus singulières et visionnaires du cinéma contemporain.

DG Julien Rejl  6 premiers longs, 4 deuxièmes longs,

MC avec Quentin Tarantino le jeudi 25 mai

En 1969, à Cannes, naissait la Quinzaine des Réalisateurs, contre-programmation d’œuvres libres et venues de tous les horizons.

En 1969, en Californie, une nouvelle génération de cinéastes s’insurgeait contre le vieil Hollywood. Quentin Tarantino vient d’en livrer une passionnante analyse dans un essai critique sur le cinéma des années 70.

Ce cinéphile hors pair et généreux est chez lui à la Quinzaine. Il sera notre invité cette année pour présenter un film surprise et discuter autour de sa contre histoire du cinéma. 

le 30e anniversaire de VAL ABRAHAM de Manoel de Oliveira qui donne son affiche à la Quinzaine, en présence de Leonor Silveira. L’occasion de faire redécouvrir la plus flamboyante adaptation de Madame Bovary, dans une copie en cours de finalisation à la Cinémathèque Portugaise.

La 55e édition s’ouvrira avec un film de procès qui retentit de manière spectaculaire avec notre époque. Il s’agit du PROCÈS GOLDMAN de Cédric Kahn. Le cinéaste revient sur le cas Pierre Goldman, figure importante de l’activisme d’extrême gauche des années 70, défendu par Maître George Kiejman dans une affaire de double homicide. Le film est haletant et fait preuve d’une rigueur absolue dans le montage. C’est le portrait psychopathologique d’un militant révolutionnaire, mais aussi le portrait d’une société rongée par le racisme.

CONANN de Bertrand Mandico 

Pour célébrer le cinéma de l’imaginaire et de la pulsion, la Quinzaine présentera le nouveau film queer et sauvage de Bertrand Mandico, CONANN, qui met son artisanat et sa cinéphilie au service d’une histoire de pacte faustien se déroulant à travers les âges. On retrouve le baroque de Mandico qui s’aventure également sur de nouveaux terrains de jeu.

UN PRINCE de Pierre Creton 

Première entrée à la Quinzaine pour ce grand cinéaste paysan qu’est Pierre Creton avec UN PRINCE, fable polyphonique et érotique autour d’un jardinier en herbe en Haute-Normandie. L’éveil à une sexualité libre côtoie allègrement les leçons de botanique.

RIDDLE OF FIRE de Weston Razooli 

Avec ce très jouissif premier long métrage en forme de conte de fées, Weston Razooli propose un film d’aventures dont une bande d’enfants intrépides sont les héros. Dans la lignée des Goonies, voici un néo-western teinté de merveilleux. Nous sommes heureux de présenter un film qui s’adresse autant aux enfants qu’aux cinéphiles.

SEMAINE DE LA CRITIQUE 62 éme ed 17 au 25

Ava Cahen déléguée Générale

11 longs et 13 courts métrages, 14 pays représentés, L’étreinte, un geste cher à la Semaine de la Critique, superbe motif de l’affiche de cette 62e édition.image du film Aftersun de Charlotte Wells, présenté l’année précédente à la Semaine. 

En ouverture et en clôture, une parenthèse française enchantée. 

Ama Gloria donne le la :  après Party Girl, coréalisé avec Claire Burger et Samuel TheisMarie Amachoukeli signe un drame intime et délicat, à hauteur d’enfant, entre la France et le Cap Vert.

Erwan Le Duc jouera la dernière note, avec La Fille de son pèreson deuxième long métrage, une comédie dramatique et fantaisiste qui donne envie de prendre dans ses bras celles et ceux qu’on aime. 

Petites ou grandes, heureuses ou tragiques, les aventures vécues par les protagonistes des 7 longs métrages en compétition nous ont fascinés : la vie sauvage d’une adolescente malaisienne, racontée par Amanda Nell Eu dans Tiger Stripes, les insomnies d’un lycéen, fils d’une vile politicienne à la botte de Milosevič, par Vladimir Perišić dans Lost Country, les dérapages d’une sage-femme mélancolique, par la française Iris Kaltenbäck dans Le Ravissement, la bataille d’une jeune sportive brésilienne pour avorter, par Lillah Halla dans Levante, les nuits impossibles d’un couple avec chien et bébé, par le coréen Jason Yu dans Sleep, le quotidien d’un frère et d’une sœur soudés face à l’adversité, raconté par la belge Paloma Sermon-Daï dans Il pleut dans la maisonet l’émancipation inattendue d’une femme jordanienne, par Amjad Al Rasheeddans Inshallah a boy

ACID L’Association du Cinéma Indépendant pour sa Diffusion – 

L’ACID est une association née en 1992 de la volonté de cinéastes de s’emparer des enjeux liés à la diffusion des films, à leurs inégalités d’exposition et d’accès aux programmateurs et spectateurs. Ils ont très tôt affirmé leur souhait d’aller échanger avec les publics et revendiqué l’inscription du cinéma indépendant dans l’action culturelle de proximité.

 Chambouler les écritures, laisser libre cours à la puissance des imaginaires malgré la légèreté des moyens ; c’est la programmation de l’ACID 2023. 

Elle arpente un immense territoire : de Madrid USA, bourgade américaine où une artiste chante son blues sur fond de surendettement, à une ville japonaise où la vie d’un proviseur se dérègle avec grâce, en passant par un Beyrouth nocturne où deux jeunes cheminent sous le signe d’un astre et d’un phare déréglé.

Nous avons été 14 cinéastes à visionner plusieurs centaines de films et en avons programmé 9. Parmi eux, 4 premiers longs métrages, 5 films de fiction et 4 documentaires, et comme chaque année, une attention portée aux films sans distributeurs, qui se partagent le haut de l’affiche.

Film de cloture jeudi 25 mai journée de l’Afrique

NOME de/by Sana Na N’Hada 

1h52 | Guinée-Bissau, France, Portugal, Angola / 
Guinea-Bissau, France, Portugal, Angola | 2023
Production : Spectre Productions & LX Filmes
Coproductions : Geba Filmes, Geração 80 & The Dark

Guinée-Bissau, 1969. Une guerre violente oppose l’armée coloniale portugaise aux guérilleros du Parti Africain pour l’Indépendance de la Guinée et du Cap-Vert. Nome quitte son village et rejoint le maquis. Après des années, il rentrera en héros. Mais la liesse laissera bientôt la place à l’amertume et au cynisme.

Comme chaque année, nous reprendrons cette programmation dès la rentrée 2023 à Paris au Louxor du 22 au 24 septembre, à Lyon au Comoedia, à Marseille au Gyptis 

Cannes à Montpellier Gaumont Comédie Mardi 16 mai 18h45

Vivez en direct la Cérémonie d’Ouverture du Festival de Cannes 2023 suivie de la projection du film d’ouverture Jeanne du Barry de Maïwenn. Avec M et J Deep ( 3h20)

Jeanne Vaubernier, fille du peuple avide de s’élever socialement, met à profit ses charmes pour sortir de sa condition. Son amant le comte Du Barry, qui s’enrichit largement grâce aux galanteries lucratives de Jeanne, souhaite la présenter au Roi. Il organise la rencontre via l’entremise de l’influent duc de Richelieu. Celle-ci dépasse ses attentes : entre Louis XV et Jeanne, c’est le coup de foudre… Avec la courtisane, le Roi retrouve le goût de vivre – à tel point qu’il ne peut plus se passer d’elle et décide d’en faire sa favorite officielle. Scandale : personne ne veut d’une fille des rues à la Cour.

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