Les androides ont ils une âme ? BLADE RUNNER Ridley Scott ( 1982 , final cut en 2007

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En 2019 la planète est dégradée, le climat déréglé est pluvieux et électrique, la faune a quasiment disparu, les animaux sont artificiels et les populations émigrent vers d’autres planètes. Mais certains androïdes à ressemblance humaine nommés « répliquants », se retournent contre leurs créateurs en organisant une révolte sur Mars. Ils sont alors interdits sur terre et les Blades Runners ont la charge d’enquêter pour les identifier afin de les éliminer.

Interprétation

De tous les romans de science fiction de Philippe K.DICK ressortent deux questions récurantes d’inspiration Gnostique : « Qu’est-ce que le réel ? Qu’est-ce qu’être humain ? »

Le film Blade Runner traite du conflit entre l’être et son âme ou son reflet. Les Répliquants sont des androïdes créés par les humains pour remplir certaines fonctions ; ils sont comme des hommes et ressentent comme eux des émotions. Mais les hommes ne réalisent pas que ces créatures sont des « répliques » d’eux-mêmes. Le héro du film, un Blade Runner à pour mission d’éliminer les Répliquants qui ont pris conscience de leur conditions existentielles. En effet la vérité leur était dissimulée. Les Répliquants découvrent avec un mélange d’effroie et de désespoir qu’ils ne sont pas humains et qu’il ne leur ait accordé que quatre années d’existence. En effet l’expérience de la première génération créée de répliquants avait démontrée que leurs émotions se transmuaient en pathologies au-delà de quatre années et menaçaient la société. La créature se retourne alors contre sont créateur : le chef des Répliquants assassine le généticien qui l’a programmé.

En approfondissant le rapport symbolique entre le nom « Répliquant » et le mot « reflet » nous pouvons nous inspirer des sept corps qui constituent l’homme selon l’indouisme, dont le corps éthérique ; Celui-ci possède quatre éthers ; Parmi ces éthers nous trouvons « l’éther réflecteur », support et matière du mental : de la faculté de penser, de concevoir des représentations, des projections et de la « réflexion » d’où le terme « réflecteur ». Les Répliquants, les reflets donc, ont dans le film la fonction, en tant « qu’éthers réflecteurs », de faire remonter l’émotion dans le mental afin que l’homme prenne conscience de ses propres affects ! Nous nous rendons alors compte que le film n’est pas une intrigue à propos des androïdes mais l’histoire des hommes ! Alors que le début du film annonce une chasse à l’androïde par un Blade Runner, ce dernier fuit le chef répliquant qui le traque. Pourquoi cela ? Parce que c’est précisément le rôle de notre « système réflecteur » de nous talonner jusqu’à présenter à notre claire conscience le miroir de ce qui nous est encore caché. Ainsi au moment où Blade Runner chute dans le vide du haut d’un building, le chef Répliquant lui tend la main contre toute attente et le sauve en lui déclarant : «  Tu sais maintenant ce qu’est la peur ! ». Nous retrouvons là le rôle de l’éther réflecteur comme support des prises de conscience de nos émotions.

Complément

Un bestiaire apparaît durant le film et nous en retiendrons deux animaux symboliques : la chouette et la licorne.

Dans certaines tombes près Incaïque (Pérou) on découvre la représentation d’un couteau sacrificiel en forme de demi-lune surmontée d’une image représentant une divinité mi humaine, mi chouette !

La chouette est un oiseau nocturne apparenté à la lune et à la déesse Athéna. La chouette symbolise la perception de la lumière spirituelle non pas directement comme l’aigle, oiseau diurne capable de fixer le soleil, mais indirectement par reflets car la lune reflète le soleil. La chouette symbolise donc la faculté de « percevoir les signes ». Quant à la faculté de compréhension spirituelle par la « lumière directe de l’Esprit », elle est figurée par la licorne. Ainsi de la fusion de la licorne et de la chouette résulte « la perception intuitive gnostique de  l’éveillé  en chemin vers  l’accomplissement ».

C’est pourquoi « l’androïde », nommé le « répliquant », le « reflet », est dans le film sacrifié pour la licorne, c’est-à-dire placé au service de la lumière ! Cela signifie concrètement que l’éther réflecteur du cerveau est employé par et au bénéfice de l’Esprit et non plus à celui des dessins occultes du moi égocentrique. C’est la raison pour laquelle l’androïde meurt en sauvant le héro d’une chute mortelle, en sauvant l’humanité ! Par ailleurs nous savons que les émotions sont en rapport avec la lune. Les « répliquants » éprouvent des émotions car ils sont le reflet des hommes. Par analogie nous comprenons que la nature humaine ordinaire est un pâle reflet de la nature spirituelle, et l’égo, avec toute sa palette d’émotions diverses souvent confuses et contradictoires, n’a rien à voir avec la clarté limpide de notre cristal intérieur, de notre « soi profond ». Le soi véritable, notre archétype spirituel figuré par la licorne, manifeste le feu créateur de l’amour et de la création.

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