Voilà une réédition bienvenue : ce classique de la SF pessimiste des années 70 n’a pas pris une ride dans notre monde en crise.
Censé se passer en 2018 Rollerball pourrait être d’actualité dans le contexte des JO en cours moins la violence extrême de ce sport . Mais c’est surtout de violence symbolique dont il est question ici à travers le parcours d’un joueur qui ne ne veut plus jouer le jeu qu’on lui dicte…
En l’an 2018, les cadres dirigeants se sont substitués aux hommes politiques et les États ont été remplacés par six départements mondiaux : Énergie, Luxe, Alimentation, Logement, Communications et Transports. Grâce à cette organisation, tous les hommes jouissent d’un confort matériel inégalé. Mais une société en paix a besoin de purger les pulsions de ses membres. C’est dans ce but qu’a été créé le Rollerball, un sport ultra-violent, à la fois mélange de hockey, de boxe et de football américain
La mise en scène évoque les jeux du stade de l’ Empire Romain et filme la violence du jeu sans complaisance mais d’une façon terriblement efficace avec un sens du rythme qui prend aux tripes.
Ce film de NORMAN JEWISON (Dans la Chaleur de la nuit) est devenu à juste titre culte : c’est une adaptation réussie d’une nouvelle de William Harrison.
Le jeu de JAMES CAAN (Le Parrain, Misery) est envoutant : il exprime la puissance de la volonté d’un Don Quichotte qui refuse de se coucher face au système dont il menace la cohésion.
L’usage de la musique classique ( Toccata de Bach ) donne au film un aspect froid et solennel , un parfum de fatalité que va tenter d’enrayer le joueur principal.
Cette édition collector avec un nouveau master haute définition redonne à ce classique de la SF tout son éclat et sa puissance évocatrice d’un monde qui ressemble désormais au notre ; un soft dicature qui anesthésie les âmes en leur donnant de pain et des jeux , P K Dick avait raisonl’Empire n’a jamais pris fin ….