Mongolie : l’héritage du Baron fou

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/Lele Vianello nous fait voyager dans une nouvelle quête au trésor sujet cher à Hugo Pratt dont il a été le collaborateur privilégié pendant prés de 20 ans. 

Une histoire traitée dans un somptueux noir et blanc qui nous entraine dans une aventure désabusée aux confins de l’orient et de la civilisation. 

En introduction de son histoire l’auteur reprend le personnage de Roman Von Ungern-Sternberg surnommé le « Baron fou » découvert dans l’épisode « Corto Maltese en Sibérie ». Ses faits d’arme sont peu connus : il a libéré la Mongolie des Chinois en s’emparant de la ville d’Ourga en 1920, puis a combattu les Bolcheviks avec les cavaliers cosaques de sa « Division sauvage ». Trahi par les Mongols, il fut livré à l’Armée Rouge qui après un bref procès le fusilla le 15 septembre 1921.
Lele Vianello à la fois dessinateur et scénariste revisite ce personnage en imaginant une suite à sa destinée à travers la quêté d’un trésor caché : on est toujours frappé par le paradoxe entre le mysticisme bouddhique du personnage et sa cruauté allant jusqu’au meurtre de sang froid.

Après 18 pages d’exposition l’ouvrage fait un flash forward de 10 ans en nous mettant en présence du mystérieux cartographe Gordon recueilli dans une lamaserie après un accident de montagne . 

Les curieux moines lui confient alors une mission d’espionnage pour financer leur résistance à l’invasion chinoise à, venir : la recherche du trésor enfoui du baron fou .
En compagnie de ces moines combattants, Gordon va parcourir la Mongolie sur les traces de ce trésor et va secourir un bien mystérieuse femme russe qui va le trahir …

Viannello prend le temps de nous raconter cette quête quelque peu désabusée : son style graphique est dans la veine de celui de Pratt dont il reprend parfois les motifs ( panoramiques silencieux et lune dansante) mais a sa propre originalité avec une précision du trait visible dans le rendu des visages. Il ose des planches quasi expressionnistes sans aucune parole : un passage marquant à mi album:l’avalanche et le secours de l’homme des neige qui comme chez Hergé apparaît non comme un monstre mais comme un observateur bienveillant. 

Sur le plan du scénario l’auteur laisse pour le moment hors champ la biographie de l’ingénieur Gordon et de la mystérieuse comtesse russe qu’il contribue à sauver , l’action souvent violente laisse la place à la contemplation d’une nature sauvage comme l’âme humaine que l’histoire semble chercher à sonder sans manichéisme : les démons ne sont pas forcément méchants …
Une nouvelle quête clôt cette première partie d’un diptyque dont la suite et fin paraîtra en septembre 2024.

http://www.editionsmosquito.com/ouvrage-362.html

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