The Square : le carré de déconstruction

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Palme d’ or 2017  the square se rèfère au titre d’une oeuvre d’art qui questionne notre  (in)humanité …

L’exposition « The Square » présentée dans le film s’inspire d’une installation similaire présentée en mai et juin 2015 par le réalisateur et son producteur Kalle Boman, dans le sud de la Suède par le Musée Vandalorum à Värnamo. Le personnage de Julian Gijoni est inspiré du peintre et cinéaste Julian Schnabel, ses oeuvres par celles de Robert Smithson en face une œuvre du street artist américain Garry Winogrand la performance du singe par Oleg est inspirée par le musicien punk américain GG Allin et la performance de l’artiste russe Oleg Kulik  qui joue le chien fou, mordant le public lors d’une performance à Stockholm en 1996 qui fit scandale …

Christian, père divorcé, est le conservateur d’un musée d’art contemporain installé dans le palais royal de Stockholm. Il prépare une exposition intitulée « The Square », simple carré à l’intérieur duquel les spectateurs seront appelés à être altruistes et à mieux prendre en compte les besoins des autres : « Le Carré est un sanctuaire de confiance et de bienveillance. En son sein, nous avons tous les mêmes droits et les mêmes devoirs. »1 Or, après avoir aidé lui-même dans la rue une femme qui prétendait être attaquée, il constate qu’il s’agissait d’un piège : son téléphone, son portefeuille et ses boutons de manchette en or ont disparu.

Bien que Christian soit un homme qui fasse l’aumône aux mendiants d’Europe centrale, il est pris d’une forme de vengeance jubilatoire à leurs égards. Avec l’un de ses adjoints, il parvient à suivre son téléphone à distance grâce à sa fonction GPS et détermine ainsi l’adresse de son voleur, un immeuble dans une cité de banlieue. Ils s’y rendent ensemble dans une voiture haut-de-gamme dont les haut-parleurs vocifèrent « Justice » : Christian glisse une lettre anonyme de menaces dans chacune des boîtes à lettres de l’immeuble, ce qui lui permet de récupérer peu après ses affaires.

L’affaire ne s’arrête toutefois pas là : un enfant émigré habitant l’immeuble, puni par ses parents qui le croient responsable du vol après avoir lu le message, s’accroche à Christian en lui demandant des excuses. Christian retrouve d’ailleurs ses boutons de manchette qu’il avait en réalité égarés.

En parallèle le vernissage approche : Anne, une journaliste américaine, l’interviewe sur les finalités et les devoirs affichés d’un musée d’art contemporain. Elle se rapproche de lui au cours de la soirée inaugurale de l’exposition. Ils finissent par coucher ensemble, mais Christian se sent déstabilisé par le comportement libre et féministe de la jeune femme. Par ailleurs, un homme atteint du syndrome de Tourette trouble le bon déroulement de la conférence inaugurale de l’artiste invité et célébré, Julian Gijoni. De plus, la soirée de gala organisée par Christian pour récolter des fonds tourne mal : l’artiste Oleg censé imiter un gorille dans le cadre d’une performance artistique va trop loin et fait peur aux convives…..

Une critique acerbe de notre volonté égotique de tout maitriser :onr peut s’identifier au personnage de Christain victime de son statut et de lui même …

Ruben Östlund, né à Styrsö (Göteborg), en Suède, le , est à la fois  réalisateur, scénariste, monteur, producteur et directeur de la photographie: . Il réussit à parler de  l’ art moderne sans le ridiculiser et à filmer ses personnages perdus de façon très moderne , il nous renvoie un miroir de nos propres paradoxes : jusqu’où pouvons nous rester spectateurs ? Il a utilisé le symbole du carré ( symbole de construction avec les élèments ) pour questionner le fondement de notre société médiatique à l’ heure du multimédia : les stratégies de com des gourous du net se fondant sur nos bas instincts sont elles plus pernicieuses que les oeuvres qu’elles promeuvent ?

Un prix mérité pour un cinéma expérimental et philosophique qui renvoie à l’univers de Robert Altman et Jean Baudriallard …

Voir l’analyse pertinente du cercle sur Canal

 

 

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