Enfin une traduction française d’un recueil d’ articles et de lettres utiles pour comprendre le travail inspiré de l’écrivain
Nous avons là des extraits significatifs d’un journal écrit de 1974 à 1982 par l’auteur américain décrivant et analysant ses expériences religieuses et visionnaires, et formulant toute une gamme d’hypothèse de nature théologique sur leur origine et leur sens. Dick commence à tenir ce journal philosophique après ce qu’il considère comme une expérience mystique vécue en février et mars 1974 (à laquelle l’auteur se réfère par les chiffres « 2-3-74 »), consécutive à une anesthésie locale pour une extraction dentaire. Une envoyée de sa pharmacie lui apporte à domicile des médicaments anti-douleur (Darvon). Dick remarque alors le collier de la pharmacienne, en forme d’Ichtus (poisson) d’or et lui demande à quoi il fait référence. Elle lui répond que c’était un symbole utilisé par les premiers chrétiens ; c’est à partir de cette information, qui est pour lui comme une révélation, que Philip K. Dick fait diverses expériences religieuses.
Parallèlement à l’Exégèse, Dick met en scène ses visions et hypothèses dans ses romans SIVA, Radio libre Albemuth, L’Invasion Divine et La Transmigration de Timothy Archer (éditions Denoël), qui forment ce qu’on appelle parfois « La Trilogie divine » ; on en trouve également des traces dans Substance mort (éditions Denoël) et dans le synopsis du roman qu’il n’aura pas eu le temps d’écrire, The Owl in Daylight (traduction française sous le titre « Le Hibou ébloui.
L’Exégèse de Philip K. Dick a été publié en anglais le 8 novembre 2011 par Houghton Mifflin Harcourt, dans une édition dirigée par Jonathan Lethem et Pamela Jackson, sous la supervision des ayants droit de l’écrivain et avec la collaboration d’une dizaine de commentateurs américains, pour la plupart universitaires.
La traduction française par Hélène Collon pour la collection Nouveaux Millénaires dont nous parlons ici se fait en deux volumes, le puis le .
Un glossaire vient utilement clarifier les notions parfois trés « hermétque » des citations : les néofites liront l’into qui pose les bases de la pensée d’un créateur dont la pensée est inspirée du gnosticisme écouter un entretien avec la traductrice dans Mauvais Genredoctrine qui explique la notion de mal par l’idée de chute et de seconde création par un démiurge ..
L’ouvrage n’est pas toujours facile à lire , il faut en méditer certains passages prophétiques pour comprendre notre monde actuel , l’ auteur a frolé la folie paranoïaque mais le témoignage qu’il nous livre à l’instar du livre rouge de Jung restera dans les mémoires comme une des clefs de lecture de notre époque alors que le cinèma fait une contre vérité, propagande transhumaniste de son livre phare Blade Runner ….
Restons humains , relisons PK Dick ….