Cinébédé / Sergio Léone

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Alors que le 7éme art en crise adapte de plus en plus d’oeuvres du 9éme le monde de la BD s’inspire à son tour du cinéma pour nous donner à lire des Biopics d’ acteurs et réalisateurs .

A la suite de Dargaud qui avait mis en image les destins de stars Hollywoodiennes ( Chaplin , Bogart ,Flint , Marx Brothers) Glénat lance une collection 9et demi sur les grands destins du cinéma mondial : on replonge das la vie d’acteurs et réalisateurs emblématiques.

Le premier roman graphique de la série est consacré à Sergio Léone inspiré par les entretiens réalisés par le scénariste directeur de collection Noël Simsolo .

Ce dernier proche de Léone lui fit entre autre parler de son amour des comics : enfant il collectionnait les numéros de la revue Cino et Franco dessinés par Lyman Young dès 1928 ( traduits par Richard le Téméraire dans le journal de Mickey puis Raoul et Gaston chez Futropolis) : on y retrouve la thématique de l’amitié fraternelle couplée à des aventures extraordinaires en Afrique avec dèja le souci écologique de préserver la nature et les animaux .

Leone a toujours rêvé d’ avoir un frère et a nourri des relations d’ amitiés fortes avec des artistes comme Ennio Morricone ( qui lui faisait des bandes son avant de voir les films ) et des cinéastes comme Paolo Pasolini fasciné comme lui par la question du sacré .

Une autre des inspiration de Léone est le personnage du Fantôme du Bengale ; justicier ambigu et anonyme qui n’est pas sans écho dans le personnage de l’homme sans nom dans le Trilogie des dollars magnifiquement interprété par Clint Eastwood ( qui une fois devenu réalisateur le reprendra sous un angle expressément fantomatique dans L’ homme des hautes plaines et Pale Rider ).

Le fantôme était aussi le héros favori de Jean Giraud ( il me le dessina lors d’un entretien en 2012 au Festival d’ Angoulême : il renouvela la thématique du fantôme dans le dyptique de la mine de l’Allemand perdu avec la quête d’un trésor qui se poursuit dans le cycle suivant du trésor des confédérés : c’est là ou Gir s’inspira avec talent de l’univers poussiéreux et désenchanté du western Italien à la Léone ….

L’image de Clint Eastwood héros solitaire avatar de l’ange Gabrielle ( dixit Leone à Simsolo dans un entretien repris dans la BD) a marqué de nombreux dessinateurs : dans un style réaliste on évoquera les illustrations de Manara dans l’exposition qui lui a été consacrée au festival d’ Angoulême ce personnage d’ aventurier iconoclaste a un écho chez Guisepe Bergman dont les très cinématographiques aventures nous font faire le tour du monde . Dans un style parodique Gotlib commit 4 planches délirantes sur l’ univers de Léone dans le volume 2 de Rubrique à Brac ( intégrale p 190 à 193) : un savoureux mélange d’hommage didactique et de détournement iconoclaste qui aboutira dans le tome 5 de la série à une savoureuse fusion de Clint Eastwood et Lucky Luke ( tome 5 p 394 à 396 )

Philan illustre pour sa part un Clint assez réaliste et s’est amusé dans l’ affiche collector ( convertie en ex libris signé pour 10 chanceux tirés au sort à l’ issue de la projection ) à le combiner avec les traits de Charles Bronson l’ Homme à l’Harmonica de la trilogie suivant de Léone ( les « Il était une fois dans l’Ouest , la révolution et en Amérique »)
Le ton et le style du roman graphique consacré à Léone est proche de sa dernière œuvre ‘ Il était une fois en Amérique » qu’il réva très tôt dans sa carrière et réalisa sur le tard avec une construction narrative éclatée ( et remise dans l’ ordre chronologique par les producteurs au début de l’exploitation du film aux USA) habilement utilisée par les concepteurs de la BD : un beau portrait de créateur qui a cru à ses rêves ..

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