Cinemed 2011

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33e Cinemed Festival international du cinéma méditerranéen de Montpellier
21-29 octobre 2011
J’ ai découvert avec intérêt ce festival original combinant hommages et compétition avec pour arriére plan le cinéma des pays méditerranéens.

En Compétitio mon film préféré est Tutta colpa della musica de Ricky Tognazzi

Né à Milan en 1955 Ricky Tognazzi, fils d’Ugo Tognazzi ( dont on verra des classiques lors de ce festival ) et de Pat O’Hara, commence sa carrière comme assistant réalisateur de Pupi Avati, Luigi Comencini, Sergio Leone…

Giuseppe a quarante-cinq ans, est marié et a une fille mais on ne peut pas dire qu’il soit « heureux ». Grazia, sa femme, fanatique religieuse et Témoin de Jéhova a une relation avec lui qui depuis des années est basée sur une froide indifférence. Chiara, la fille, a suivi sa mère dans son obsession religieuse et n’a pas beaucoup de contact avec lui non plus. Napoleone ( joué par le réalisateur) son ami le plus proche, lui conseille de se secouer et d’essayer de vivre un peu, le convaincant de rejoindre comme lui la chorale de la ville.

Cette comédie dramatique et nostalgique nous fait rire avec une larme à l’oeil , le réalisateur rend hommage à son père dans un rôle de séducteur au cœur tendre et nous fait partager sa foi dans l’ art comme moyen de survie , voir de renaissance ( à l’ italienne bien sur …)

_ Beau rivage – Julien Donada – Fiction

Un polar original dans le quel la victime est plus vivante que l’ enquéteur …

Michel Matarasso, la cinquantaine, est commandant de police. Insatisfait et aux prises avec un mal-être chronique, il a du mal à trouver une issue à la crise qu’il traverse. C’est alors qu’il découvre celle qui va bouleverser sa vie, Sandra Bandini, une voisine d’une quarantaine d’années qui s’est donné la mort dans l’immeuble en face.

Julien Donada nous pose la question de la vie avant et après la mort avec un faux film policier où le rêve se confond avec la réalité. Même si le scénario n’est pas toujours à la hauteur on ressort charmé et intrigué par cette hstoire paradoxale de diparition d’une femme et de renaissance d’un homme perdu …

Le festival a été l’ occasion d’une Retrospective Pietro Germi qui fut l’un des pères de la nouvelle comédie italienne que lança Divorce à l’italienne en 1961.

Né en 1914, mort en 1974, après un début où son style évolue entre néoréalisme et film noir américain, il s’oriente vers des comédies de mœurs culminant avec « Ces messieurs dames » Palme d’or à Cannes en 1966.

Également acteur (dans plusieurs de ses films mais aussi dans des œuvres de Soldati, Damiani, Bolognini), Germi est le cinéaste représentatif de l’évolution du cinéma italien depuis l’immédiat après-guerre jusqu’aux années 70. L’amertume de ses analyses sociales confère à ses films une force de témoignage qui s’exprime aussi bien dans les drames que dans les comédies.

Au nom de la loi
In nomme della lege – Pietro Germi
– Fiction 1949

Un film qui a tout du classique film de mafia mais surprend par son style western non manichéen .

Guido Schiavi, un jeune juge plein de droiture, arrive dans un village sicilien. Il se heurte à la toute puissance de la Mafia locale, dont le chef incontesté se nomme Passalacqua. De surcroît, il s’éprend de la femme d’un riche propriétaire de mine qui tente de l’entraîner dans l’illégalité en lui proposant un alléchant pot de vin. Son amour de la justice sera cependant vainqueur…

Beaucoup trop pour un seul homme
L’immorale – Pietro Germi
– Fiction 1967

Une comédie italienne classique qui fait le portrait d’un séducteur polygame menteur paradoxallement sincère dans ses amours pluriels ..

En effet la vie de Sergio Masini est bien remplie et bien compliquée. Il partage ses faveurs et son salaire entre une épouse légitime, Julia, une maîtresse, Adèle, et une toute jeune femme qui est sur le point d’accoucher. Musicien, pour subvenir aux besoins de tous ces ménages, il ne refuse pas un concert. Il faut ajouter à cette activité la difficulté de cacher à sa femme ses escapades, et à sa maîtresse l’existence de l’autre. C’est un homme harassé qui confie enfin son problème à un prêtre : comment va t’il se sortir de cette situation ?

Enfin comme chaque année le festival rend hommage à une actrice : Andréa Férréol dont nous avons revu avec plaisir trois films ( parmi les 150 qu’elle a tournée

Corentin, ou les infortunes conjugales – Jean Marbœuf – Fiction 1988

Une franche rigolade non dénuée d’un second degré iconoclaste sur l’ église et le pouvoir.

Andréa y joue avec délectation une courtisane rouée et manipulatrice .

Au XVIIe siècle, dans un petit village de France, Corentin, un riche boucher, épouse la belle mais naïve Clémence. Le mariage n’est pas consommé à cause d’un orage qui rend Corentin impuissant. Sa belle-mère saisit cette opportunité pour remarier sa fille et recupérer sa fortune. Corentin va devoir se résoudre à faire la preuve de sa virilité…

Despair – Rainer Werner Fassbinder – Fiction 1978

Redécouverte dans un format restauré d’un film méconnu du grand réalisateur allemand qui filtre une fois de plus avec la déraison .

Andréa joue ici une superbe et plantureuse blonde ingénue très extravertie face à un Bogarde au summum de l’ introversion .

Hermann va-t-il passer toute sa vie à fabriquer du chocolat ? Exilé russe, il possède un appartement très élégant à Berlin et roule dans une belle voiture. Lydia, son épouse n’est pas ce qu’on appelle une lumière, mais elle est attachante et extrêmement désirable. Ces derniers temps, il a eu à plusieurs reprises le sentiment de pouvoir quitter son corps et de s’observer, par exemple pendant le jeu érotique avec sa femme. La capacité de se dédoubler devient chez lui une passion. Au cours d’un voyage d’affaires, il rencontre le vagabond Felix Weber. Du coup, il est persuadé que Felix est son double parfait. Obsédé par cette découverte il a une idée incroyable : pourquoi ne pas disparaître en tant que Hermann et se glisser dans la peau de l’autre ?

Les Galettes de Pont-Aven – Joël Séria – Fiction 1975

Andréa a ici un second rôle de femme au foyer qui succombe au charme très british de JP Marielle , le feu sous la glace .. Marielle joue magnifiquement Henri Serin, un représentant en parapluies.Durant ses nombreux déplacements professionnels il s’octroie quelques frasques amoureuses qui le changent du quotidien lassant dans lequel sa femme l’enferme. Un beau jour, il décide de tout laisser tomber pour vivre d’amour et d’eau fraîche. Il échoue à Pont-Aven et fait la connaissance d’Émile, un peintre local imitant Gauguin, et avec lequel il partage ses beuveries…Une ode épicurienne à la liberté de créer et de baiser …( qui peut encore choquer de nos jours ..)

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