En plus de mes rencontres au short film corner pour alimenter les soirées Metazone j’ai eu le temps de voir quelques films dans les diverses sélections du festival .
Mon coup de cœur pour la Compétition officielle est sans conteste
« The Tree of Life » ou L’arbre de la vie .C’est un film dramatique américain écrit et réalisé par Terrence Malick, interprété par Brad Pitt, Sean Penn et Jessica Chastain, Il est sorti le 16 mai 2011.
Conçu « comme une épopée cosmique, un hymne à la vie », il porte un regard croisé sur la genèse de l’humanité et la jeunesse difficile d’un garçon des années 1950
Après l’annulation de la présentation en avant-première au Festival de Cannes 2010 en raison de retards de montage, le film a remporté la Palme d’or.
Sur une carrière de réalisateur couvrant environ quatre décennies, cinq films seulement portent la signature de Terrence Malick. .
C’est un réalisateur atypique car ses films témoignent d’une ambition manifeste (style ample et cosmogonique, goût prononcé pour les images métaphysiques, épiques, contemplatives ou picturales, tournage sur site ou témoignant d’une proximité avec la nature, etc.) et d’un perfectionnisme formel particulièrement maîtrisé à tout point de vue (cadre, lumière, bande sonore..)..
Talentueux, le cinéaste reste néanmoins mystérieux et n’apparaît que très peu en public et dans les médias: ses contrats de tournage stipulent qu’il ne sera pris aucune photographie de lui et qu’il n’a aucune obligation de faire la promotion de ses films : personne n’ a pu le prendre en photo lors de ce festival …
Pour Jung « l’arbre représente le SOI comme un phénomène de croissance »: c’est sous ce puissant symbole que se déroule le dernier Malick avec également une citation issue du livre de Job ( œuvre qui inspirera à Jung «Réponse à Job »en 1964 )
Ce film hors norme mélange drame familial ( conflit avec le père, perte du frère, devenir père ) et une saga cosmique ( genèse du monde, cycle de la vie, naissance de l’empathie chez les dinosaures …) Le héros joué par Sean Penn revoit toute son enfance au moment où il va devenir père: il prend conscience que pour évoluer, il faut apprendre à pardonner.
Jadis écartelé entre la dualité des deux voies ( que choisir? La nature ambivalente symbolisée par le père ou la grâce de ma mère) se rend compte de la complémentarité des opposés et de l’ ambivalence de toute chose, à la fin il passe une porte dans le désert et accéde par là même symboliquement à une nouvelle conscience.
Comme 2001, ce film fleuve se laisse difficilement analyser par le mental, il parle avant tout à notre cœur et à notre inconscient, il relie microcosme et macrocosme, réconcilie Darwinisme et métaphysique chrétienne .
Malick invente un cinéma de la conscience avec une pléthore de voix off et une musique qui coule comme un fleuve …
Ce film n’est pas sans faire penser à 2001 de Kubrick ( auquel il rend visuellement hommage ) il nous interroge sur la nature du monde et sur notre capacité à avoir accès à d’autres niveaux de conscience. A revoir donc pour en saisir toute la portée universelle à travers une histoire particulière ….
Tout le contraire du film Mélacholia de Lars Von Trier qui célèbre le chaos et le non sens ….
Dans la Quinzaine des réalisateurs mon attention s’est portée sur Jeanne captive est un film historique français réalisé par Philippe Ramos qui est sorti le 16 novembre 2011.
Ce film se base essentiellement sur la fin de la vie de Jeanne D’Arc : à l’automne 1430, Jeanne d’Arc, prisonnière d’un puissant seigneur du nord de la France, est vendue aux Anglais. Entre les murs qui l’enferment, le temps d’un convoi longeant la mer ou près du bûcher qui la verra périr, des hommes tentent d’approcher cette jeune femme porteuse d’infini.
Après avoir magnifié l’ histoire du capitaine Achab( chroniqué ici même lors de sa sortie DVD)
le réalisateur donne une image singulière de la future Sainte : il écarte les scènes de bataille pour se concentrer sur l’intimité de Jeanne , ses rapports avec ses bourreaux , ses rencontres et sa relation au Divin . La nature est un personnage à part entière qui reflète l’ absence /présence du divin .
On ressort ému de la projection en ayant une nouvelle image de ce personnage peut être plus proche de son essence profonde que ses récupérations actuelles….
Enfin au sein de la Semaine de la critique été sensible au film Argentin de Pablo Giorgelli « Las Acacias »
Ce film se passe sur l’autoroute qui relie Assomption à Buenos Aires. Un camionneur doit conduire une femme qu’il ne connaît pas. La femme n’est pas toute seule. Elle a un bébé. 1500 kilomètres restent à parcourir : un voyage aussi intérieur , celui d’un homme pauvre taiseux et meurtri qui peu à peu s’ ouvre à l’ amour .
Filmé sans tape à l’œil et en plans moyens ce film simple fait passer une belle énergie sans sombrer dans le misérabilisme ni dans le psychologisme .
et enfin un sujet vidéo sur les » fétichistes » de l’image
|