La femme à abattre : crimes organisés

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Rimini Editions propose enfin en Haute Définition ce polar de 1951, considéré à juste titre comme un jalon important dans l’histoire du cinéma noir américain. Cette sortie du 17 septembre 2025 permet de (re)découvrir une œuvre injustement moins célèbre que les Scarface, Maltese Falcon et autres classiques du genre film de mafia.

L’intérêt principal de « La Femme à Abattre » réside dans sa valeur documentaire : premier film à dévoiler les mécanismes du crime organisé et son jargon (« contract », « hit »), il ouvre la voie à toute une tradition cinématographique. Sa construction narrative en flashbacks imbriqués témoigne d’une audace formelle remarquable pour l’époque, d’autant que le résultat reste fluide et captivant.

La présence de Humphrey Bogart, alors au sommet de sa carrière (l’Oscar pour « The African Queen » viendra la même année), garantit une interprétation de haute volée, même si le rôle de procureur intègre sort quelque peu de son registre habituel.

Le plus curieux tient à sa genèse : officiellement signé Bretaigne Windust, LA FEMME À ABATTRE a en fait été en grande partie réalisé par Raoul Walsh (L’Enfer est à lui). Selon une première version, Bretaigne Windust serait tombé malade durant le tournage, et Humphrey Bogart aurait demandé à Raoul Walsh de le remplacer. Une seconde version, plus crédible, veut que, après avoir vu les premiers rushs, le Studio se soit rendu compte que Windust n’était pas fait pour tourner un film noir, faire parler des gangsters ou rendre l’atmosphère de la rue, et aurait fait appel en catastrophe à Walsh. À l’époque, Walsh n’a pas souhaité être crédité au générique, pour ne pas faire de l’ombre au réalisateur qui ne restera pas dans l’histoire du cinéma.

Techniquement, le master Haute Définition et la restauration sonore (Dolby Audio) sont de mise. La présence des versions française et anglaise ainsi que des sous-titres français constituent un standard appréciable.

Côté suppléments, l’entretien de 35 minutes avec Florent Tréguer sur la genèse du film permet d’éclairer l’histoire rocambolesque de sa réalisation .  On regrette que la passionnante ‘interview de Raoul Walsh (39 minutes, archive INA de 1966) ne soit réservée qu à l’édition Blu-Ray….

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